Interview de Jean Covillault, le chef invité chez Les Commis !

Alors, je ne parle pas trop de gastronomie, je parle plutôt de cuisine parce que je suis un fan de cuisine. Ce sont avant tout les moments en famille autour de la table, ces moments de vie, d’échange qui m’ont vraiment passionné, plus que la cuisine et l’assiette. Je trouvais ça chouette de participer, d’être acteur de ces moments-là. La cuisine, j’y suis plus allé par envie de participer à ces moments de joie que pour le côté cuisinier/auteur.

Énormément de rencontres ! C’est toujours hyper intéressant de croiser des gens passionnés qui font le même métier que soi. C’est évidemment un facilitateur de projets, ça permet de sortir de sa cuisine et d’envisager des collaborations qu’on n’aurait pas pu imaginer avant et ça, c’est très cool.

Dans notre promo, j’aime bien parler de promo parce que c’était un vrai groupe, on n’était pas du tout les uns contre les autres, on a beaucoup rigolé ! On faisait beaucoup les andouilles... Le premier jour, par exemple, on tournait en extérieur et chacun avait ramené sa veste. L’équipe nous a filé des sous-pulls pour qu’on n’ait pas trop froid. Ils m’en avaient donné un blanc avec une sorte de col montant et je portais une veste de cuisine noire avec une ouverture sur le col. Je me suis retrouvé avec une dégaine de curé sur ma première épreuve et ça a fait rire tout le monde ! Donc évidemment ils m’appelaient tous “Père Jean”, ça a détendu tout le monde direct.

Je fais beaucoup de projets différents, avec des contraintes qui changent. Avant de créer une recette de A à Z, je précise mon sujet et ma thématique, puis je réfléchis. Je m’inspire surtout de choses qui existent déjà et que je fais différemment. Parfois, je reprends des trucs que ma maman me faisait et j’apporte cette patte de cuisinier, en changeant deux ou trois petits détails. 

La paix dans le monde ! Oh la miss France ! Olalalala ! Plus sérieusement, je souhaiterais voir un Jean heureux. J’ignore où je serai. Si ça se trouve, ce qui me plait aujourd’hui ne me plaira plus dans dix ans, donc je préfère suivre ce qui me fait plaisir pour ne rien regretter. J’ai des objectifs, j’ai des rêves, mais je ne me dis pas “Dans 10 ans, je voudrais être là.”.

“T’es pas prêt mon coco !” Non, je ne sais pas... Je ne lui dirais pas grand-chose, je le laisserais faire. Il y a certainement des choses que j’ai faites qui m’ont apporté beaucoup. Je préfère laisser faire les choses et toujours avoir le sourire, ça, c’est important ! Je n’ai pas de frustrations, aucun regret. Je lui dirais “Gère, fais comme tu le sens.” 

Si j’avais un conseil, ce serait de se poser des questions, plein, tout le temps. “Est-ce que c’est vraiment ce que je veux faire ?”. Très tôt, je me suis posé cette question sans penser à ce que les autres voulaient que je fasse. La gastronomie, c’était un peu, à mon époque, le Graal et je trouve que trop souvent, le luxe et le trois étoiles, c’est l’objectif ultime pour un cuisinier. Je crois que la réussite ne passe pas forcément par ça.

Félicitations ! Cuisiner, tout le monde ne le fait pas, c’est génial de prendre le temps. C’est important de pouvoir bien s’alimenter. Félicitations à ceux qui cuisinent et continuez !