Géraldine Martens est notre reine

Géraldine Martens est notre reine

En coulisses
Publié le 2 mai 2018


Passionnée de gastronomie et de photographie, Géraldine Martens fait partie de ces foodies invétérés qui nous régalent des plus belles photos de plats sur les réseaux sociaux. Proche de nombreux chefs et acteurs du monde de la cuisine, elle les accompagne au quotidien et les aide à façonner leur image à travers de remarquables photos et ses talents de communicante. 

Le 3 décembre dernier, elle s’est réunie avec de nombreux influenceurs gourmands pour un grand tasting de galettes des rois édition 2017. Aujourd’hui, elle nous fait partager cette expérience et ses coups de coeur, ce qui vous aidera peut-être à décider laquelle (ou lesquelles!) vous allez dévorer tout le week-end. 


LES COMMIS : Ton dada, c’est la gastronomie, mais tout particulièrement la pâtisserie. Comment es-tu tombée dedans ?

GERALDINE : « Dans la marmite étant petite ? » Mes parents ne sont pas restaurateurs mais de fins gourmets qui savent très bien cuisiner et apprécient les bonnes choses. 

Ils nous ont bien éduqué le palais dès notre plus jeune âge sur les produits, les très beaux produits, les saisons et les différents goûts, le iodé notamment pour moi. J’ai des souvenirs vraiment mémorables d’émotions gastronomiques que j’ai ressenties très jeune.

Mon père est architecte et passionné de cuisine, de gastronomie et de photos aussi. Il sait tout faire, l’« architecte-cuinisier ». Mais, il n’a jamais fait de desserts et ma mère non plus. Un jour, je devais avoir 17 ou 18 ans, je me suis intéressée à la pâtisserie et mise aux fourneaux ; j’ai adoré. J’étais déjà passionnée de photo à cette époque, j’ai tout naturellement shooté ce que je réalisais et lancé mon tumblr en 2012. En décembre 2014, nous avons passé les vacances de Noël en famille à Courchevel et sommes allés voir nos amis au Chabichou. Mon père avait refait les cuisines autrefois. Je me souviens bien de ma première fois là bas, j’étais toute petite. Cette fois ci donc, en 2014, Nicolas Rochedy m’avait proposé de passer en pâtisserie, si ça m’amusait. J’y suis restée la semaine de Noël, du matin jusqu’à la fin du dernier service du soir, 24 décembre inclus, une main avec mon Nikon à immortaliser les coups de feu que je vivais et l’autre à aider dans les préparations et à dresser les mignardises. Mais quelle expérience, c’était dingue ! À la question « comment es-tu tombée dedans » j’ai envie de répondre, tout naturellement.


LES COMMIS : On louche sur les photos de ton compte Instagram. Ton travail est d’autant plus admirable que prendre de jolies photos de plats n’est pas particulièrement facile. Aurais-tu quelques conseils à donner ?

GERALDINE : C’est gentil ça, merci ! Je me suis mise sur Instagram tard, en juillet 2015. Je ne voulais pas au départ, ce sont mes amis qui m’ont poussée. À la création de mon compte je ne savais pas du coup quelle ligne directrice prendre ; je l’ai plus ou moins trouvée vers février 2016. Les photos de mon Instagram sont désormais celles que j’ai prises avec mon Nikon. Elles sont mes découvertes personnelles, gourmandes et gourmettes. Je joue sur un format de 9 ou 12 photos par découverte (15 maxi) pour créer des petites histoires et composer un joli moodboard. Une découverte peut être un repas que j’ai fait dans un restaurant comme une dégustation de pâtisseries… 

Je ne sais pas si je suis de bons conseils, je ne vois pas vraiment la difficulté. Je dirais que la passion fait une bonne partie du travail et que l’assiette à photographier doit vraiment me donner envie. Je ne me force jamais, si ça ne me plait pas je ne fais rien. 


LES COMMIS : Quelles seraient tes recommandations de comptes Instagram à suivre pour les amoureux de gastronomie ?

GERALDINE : J’apporte beaucoup d’importance aux images mêmes et au rendu général sur un compte Instagram. 

@mylittlerecettes a une très belle galerie pleine de vie et de gourmandises.

@palatism fait d’excellentes prises de découpes et cuisine japonaises.

Qui dit gastronomie dit aussi vin ! J’adore le compte @monopole_magazine, les photos sont sublimes et le moodboard très élégant.

@christopheamav fait de belles photos, notamment de pâtisseries.

@marionbaudiermelon a un compte très mignon et healthy.

Pour dénicher de bonnes adresses j’aime beaucoup regarder @isabellespiri et @stylisticfr, entres autres. J’en ai plein d’autres encore mais je vais m’arrêter là parce que la liste est longue.


LES COMMIS : Ce grand tasting de galettes entre amis gastronomes, c’était une super idée ! Qui a eu cette belle initiative ?

GERALDINE : Malheureusement pas moi… Je plaisante, jamais je n’aurais eu une telle idée ! À l’initial, ma très bonne copine Anne Fashauer (@anne_fashauer) et Linda Lam (@hinalys). Elles sont toutes les deux pâtissières, passionnées et très suivies sur Instagram. Anne est également auteure de son blog Escale Gourmande. Je ne sais pas comment elles ont décidé ça mais on s’est tous retrouvés chez Anne, face à une montagne de galette qui ne finissait de prendre de la hauteur. Ça paraissait tellement démesuré… Et nous étions moins de 10 !

Ce fut une excellente initiative oui ! Nous avons découvert en un après-midi un éventail de galettes toutes délicieuses et tellement différentes les unes des autres. 


LES COMMIS : Déguster des galettes début décembre, c’est un peu anachronique ! Combien de temps prend le processus de création des recettes pour les pâtissiers ? 

GERALDINE : J’adore la pâte feuilletée et la crème d’amandes donc l’idée de déguster des galettes début décembre ne m’avait pas déplue. En plus, j’ai eu 5 fèves. En revanche j’étais complètement saturée par la suite ! Je m’étais dit que je ne mangerais pas de galette le 6 janvier. Je tiens promesse. Mais à Marseille, on mange de la brioche. 

Le processus de création des recettes… C’est une excellente question. En soi une galette des rois c’est une bonne pâte feuilletée bien croustillante et beurrée, généreusement garnie d’une bonne crème d’amandes. Quant aux processus créatif, c’est une autre histoire que seuls les pâtissiers peuvent raconter. Je ne suis pas pâtissière, je ne fais que des photos.


LES COMMIS : Combien avez-vous dégusté de galettes en tout ?

GERALDINE : Il y en avait tellement… J’ai l’impression d’en avoir mangé 100 ! En vrai, on les a comptées et il y en avait 25. Ça fait quand même beaucoup !


LES COMMIS : Quel est ton top 5 des galettes aux goûts traditionnels ?

GERALDINE : Je suis très classique pour les galettes des rois. Comme dit précédemment, j’adore la pâte feuilletée et la crème d’amandes. Or, cette dernière, je l’aime vraiment bien prononcée, voire brute. J’ai donc adoré celles de la Boulangerie Utopie (Paris 11) et de la Boulangerie Bo (Paris 12). Toutes deux excellentes. Ensuite, j’ai beaucoup aimé celles de Stohrer (Paris 2), de Julien Rives Torrens du Hyatt Regency (Paris 16) et de Benoît Castel (Paris 20) qui sont très classiques, plus douces que les deux premières, mais que je recommande.


LES COMMIS : Et ton top 5 des galettes les plus originales ?

GERALDINE : C’est assez osé de s’aventurer dans l’originalité avec la galette des rois. Mon top 5 des plus originales, je vais le considérer comme mon top 5 des galettes pas complètement classiques (mais pas trop farfelues non plus). Donc il y a celle de Yann Couvreur (Paris 10) à la noisette, celle de Nicolas Paciello au sarrasin pour le Prince de Galles (Paris 8), la kara-pécan de Nicolas Haelewyn pour Karamel (Paris 7), celle de Alexis Lecoffre pour Gâteaux Thoumieux (Paris 7) et celle de Julien Alvarez pour le Café Pouchkine. 

Elles sont toutes très belles et tellement gourmandes ! 


LES COMMIS : Et pour finir, ton coup de cœur ?

GERALDINE : Alors des 25 que j’ai goûtées, j’ai du en sélectionner 10 classées en 2 tops 5. À présent je dois en choisir 1… Ça devient difficile. D’autant plus qu’il y en a plein d’autres que je n’ai pas goûté finalement de galettes à Paris ! Bon à choisir comme ça, j’ai bien envie de reprendre une part de la kara-pécan de Nicolas Haelewyn.



Crédits photo : Géraldine Martens